pour une alternative urbaine résiliente à Dijon

Résumé

480 hectares d’espaces naturels et agricoles seront détruits dans les 10 prochaines années par l’urbanisation de la métropole dijonnaise. L’équivalent de 670 terrains de football !

L’analyse des projets de construction révèle que le plan local d’urbanisme prévoit 3 fois trop de nouveaux logements par rapport à la croissance démographique, et que le rythme d’artificialisation des terres augmentera de plus de 60% par rapport aux vingt ans passés.

Pour stopper cette fuite en avant destructrice et mortifère, nous appelons à l’abandon des programmes de logements et de zones d’activités consommateurs de terres naturelles et cultivables. La préservation de ces terres est une condition de la RESILIENCE de l’agglomération dijonnaise, pour le bien-être de ses habitants et pour le  développement de son autonomie alimentaire.


Pour la décennie 2020-2030, le PLUi-HD (Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat Déplacement) de Dijon Métropole projette la construction de 16 200 nouveaux logements (dont 9 765 à Dijon et 6 435 dans les 22 autres communes), répartis ainsi :

  • 82% (= 13 271) construits sur 132 « sites de projets » de tailles très variées
  • 12% (= 1 929) construits en secteur « diffus » (pavillons remplacés par des petits immeubles)
  • 6% (= 1000) résultant de réhabilitation de logements existants (le territoire de la métropole comptant actuellement 9 300 logements vacants)

Sur la même période 2020-2030, le PLUi-HD prévoit la construction de 15 nouvelles zones d’activités économiques (ZAE) destinées à la construction de bureaux, d’entrepôts, de locaux d’activités industrielles. Dijon Métropole veut ainsi accueillir des centaines de nouvelles entreprises, qui représenteront au moins 20 000 nouveaux emplois (les deux seules ZAE Valmy III et Eco-parc Dijon-Bourgogne projettent l’arrivée de 10 000 emplois sur 140 000 m² de bureaux).

Une large partie de ces logements et zones d’activités seront construits sur des espaces naturels de pleine terre (espaces arborés, terres cultivables, friches urbaines…). 20 sites de projet de logements (pour 3 419 logements) et 12 zones d’activités vont ainsi artificialiser, c’est-à-dire détruire 90 ha (hectares) d’espaces naturels en ville et 390 ha de terres cultivables, soit au total 480 ha.

Nous publions une carte des terres à défendre qui recense l’ensemble de ces 32 sites de projets de logements et ZAE destructeurs d’espaces naturels et agricoles.
Pour nous ce sont à l’évidence des “terres à défendre” contre ce risque de destruction.
Certains sites (en vert sur la carte) sont déjà en lutte, certains occupés par des groupes de citoyen.nes dijonnais.es qui ont décidé de les défendre pour les soustraire à la bétonisation programmée.

La Métropole projette de construire 3 fois trop de logements par rapport aux besoins

Sur la décennie passée 2010-2020, la population de la métropole dijonnaise est passée de 246 000 à 256 000 habitants, soit une croissance moyenne de 0,34% par an (+/- 800 habitants).
Avec un même taux de croissance stable et régulier sur la prochaine décennie, la métropole compterait 265 000 habitants en 2030, soit 9 000 de plus qu’en 2020.

L’INSEE nous dit qu’à Dijon Métropole, un logement est occupé en moyenne par 1,93 personne.
Avec les 16 200 nouveaux logements programmés par le PLUi-HD, ce sont donc 31 300 nouveaux habitants qui peupleraient la métropole, soit une croissance annuelle moyenne de 1,16%.

Le constat est clair : le plan local d’urbanisme prévoit plus de 3 fois trop de nouveaux logements par rapport aux besoins découlant d’une croissance stable et régulière de la population. Ainsi moins de 5 000 nouveaux logements seront en réalité nécessaires.

Comment et pourquoi veulent-ils accélérer la croissance démographique de la métropole dijonnaise ?

Cette programmation de logement trois fois supérieure aux besoins d’une croissance stable, traduit la volonté des élus d’accélérer rapidement la croissance démographique de la métropole.

C’est le développement disproportionné des nouvelles zones d’activités (ZAE) qui doit permettre cette accélération : les nouveaux emplois créeront des besoins de nouveaux logements.

De 2000 à 2018, 536 ha de surfaces naturelles ont été artificialisées par l’urbanisation, soit un rythme moyen de 30 ha par an. Entre 2020 et 2030, le PLUi-HD projette l’artificialisation de 480 ha, soit 48 ha par an. Un rythme près des deux-tiers supérieur (+63%) à celui des 20 dernières années !

Le béton coulera à flot, les promoteurs seront ravis, mais les dijonnais.es pleureront de voir détruits les derniers espaces naturels en ville et les précieux espaces agricoles ou cultivables en périphérie.

Trois fois trop de logements, un rythme d’artificialisation des terres augmenté des deux tiers : c’est une véritable fuite en avant destructrice et mortifère qui est promise aux dijonnais.es.

Un projet urbain alternatif est vital pour Dijon et la Métropole

Le développement démographique et économique de la métropole dijonnaise n’est pas une fin EN SOI, surtout si ce développement se fait au prix d’une destruction massive des espaces naturels indispensables à la vie des dijonnais.es

La préservation de ces espaces naturels et agricoles est une condition impérative de la RESILIENCE de notre territoire, d’une part pour le bien-être des habitants (espaces de socialisation, relation à la nature, îlots de fraicheur lors des canicules…), d’autre part pour le développement de l’autonomie alimentaire de la métropole notamment grâce à l’agriculture maraîchère urbaine et péri-urbaine.

Le Calculateur de Résilience Alimentaire des Territoires (CRATer), montre que pour Dijon Métropole, le taux de couverture global actuel n’est que de 8%, c’est-à-dire que la production alimentaire du territoire ne couvre que 8% des besoins de la population. Ce ratio très faible entre production et besoins, montre la vulnérabilité alimentaire du territoire.

Il faut aujourd’hui mettre un terme à la destruction des terres et donc ABANDONNER tous les programmes de construction de logements et de zones d’activités consommateurs de terres naturelles et cultivables.

Cet objectif est un impératif vital pour les dijonnais.es. Il est parfaitement raisonnable et réaliste, puisque la programmation du PLUi-HD sur les 20 sites de projets immobilier à abandonner, ne représente que 3 419 logements sur les 16 200 programmés au total, et qu’on a montré que seuls 5 000 logements seront nécessaires pour répondre à une croissance démographique stable et régulière.

Il serait donc même possible de renoncer à de nombreux autres sites de projets de logements neufs, le besoin de 5 000 logements pouvant être en grande partie couvert par les constructions en secteur « diffus » et par la rénovation d’une partie des 9 300 logements vacants.

Pour stopper cette fuite en avant destructrice, nous appelons à l’abandon de tous les programmes de logements et de zones d’activités consommateur de terres naturelles et cultivables, et nous incitons les Dijonnais.es à défendre par des actions concrètes toutes ces terres menacées de bétonisation, recensées sur la carte des terres à défendre.

Données brutes :

Objectifs de construction de logements inscrits au PLUi-HD pour 2020-2030 :

Sites de projets immobiliers consommateurs d’espaces naturels et de terres cultivables :

Zones d’activités économiques :



Sources :