C’est sûr, c’est pas évident de se dire “à partir de maintenant, j’empêche la bétonisation des terres agricoles !”. La première étape c’est peut-être de rencontrer les autres personnes qui sont sensibles à cette cause. Se rassembler autour de cette problématique en général ou d’un lieu à défendre en particulier, rejoindre les luttes en cours ou créer un collectif.
Un collectif ça permet de visibiliser les lieux, la menace, d’en faire parler. Ça permet de s’organiser pour interpeller les élu.es les gens qui se sentiront concernés par la situation : voisinage, associations de quartier, groupes écologistes…
On peut créer des affiches, un journal, un site web, faire circuler des pétitions, organiser un rassemblement, une manifestation, s’incruster à un conseil municipal ou lancer un happening festif, une disco-soupe et encore tellement d’autres choses. Le but est de rendre le lieu vivant, de l’habiter à notre manière propre, et le faire exister partout dans la ville !
Habiter c’est aussi flâner, observer, jardiner, cultiver, construire, squatter… Passer voir les lieux déjà occupés (comme les Lentillères ou l’Engrenage) ça donne plein d’idées d’à quoi ça pourrait ressembler une autre manière de vivre ensemble et de prendre soin des espaces cultivables et sauvages de nos villes.
Occuper un lieu permet à la fois sa visibilisation et dissuade les travaux de commencer pour une période pouvant aller d’un mois à plusieurs années ! Un potager et une cabane de jardin, c’est vite installé et ça ne coûte pas grand-chose !
Un autre moyen de gêner les travaux est le blocage, tant du site lui-même que des locaux du promoteur ou ceux des fabriquants des matériaux des projets immobiliers. Quant aux machines de chantier, les films d’espionnage regorgent de bonnes idées pour les faire ralentir !
En parallèle on peut s’attaquer à la paperasse juridique et gagner du temps sur la destruction des terres en faisant jouer les rouages de la “justice”. Il y a toujours une faille quelque part que les spécialistes du béton ont laissé échapper et qui les empêchera d’arriver à leurs fins…
En bref, on peut y aller pas à pas, à son rythme en respectant ses limites et celles de ses camarades de lutte. L’important c’est de pouvoir lutter côte-à-côte, et dans la diversité des pratiques !
Quelques livres qui méritent le détour :
- Manuel d’action directe, par Earth First!
- Comment la non-violence protège l’Etat, de Peter Gelderloos
- Contrées, histoires croisées de Notre-Dame-des-Landes et de la lutte No-Tav dans le Val Susa, par le collectif Mauvaise Troupe