Entendez-vous le cri des terres, menacées par un urbanisme destructeur ?
Pendant qu’on nous alerte sur le réchauffement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes et le manque d’eau qui nous attend, on devrait chérir les arbres, super-absorbeurs de CO2, super-climatiseurs et rétenteurs d’humidité… mais on les coupe.
Alors qu’on sait que les phénomènes climatiques, la sécheresse et la disparition de certaines espèces risquent de faire drastiquement baisser les récoltes, que la famine pourrait passer bien des frontières, on voit encore nos terres nourricières se faire sacrifier !
Le béton s’étend sur nos sols. Nos villes continuent de s’agrandir et de se densifier. Des friches, des forêts, des zones encore un peu sauvages disparaissent à jamais ; des lieux grouillants de vie, de diversité sont détruits par les tractopelles du développement économique ; des sols fertiles gâchés qu’on pourrait pourtant cultiver. Ils s’effacent de nos mémoires et laissent place à des blocs inertes devant nos yeux vides, des fournaises en été, des monolithes d’habitats standardisés pour des vies standardisées, monolithes de commerces, de bureaux, de ronds-points, de parkings, de bitume.
Toutes ces constructions utilisent des ressources, comme le sable pour le béton, ou des métaux qui vont bientôt devenir rares. Leur extraction exploite des populations lointaines et bousille les milieux sauvages pourtant de plus en plus rares eux aussi, bien souvent chez ceux qui n’ont rien demandé et qui crèvent des excès des pays dits « développés » ! Mais le désastre écologique n’a pas de frontières.
Ce sont nos vies, notre présent déjà et surtout notre avenir qui sont coulées sous le béton.
Cette catastrophe en cours, Dijon Métropole l’appelle le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal – Habitat Déplacements (PLUi-HD).
D’abord plus de logements, pour remplacer nos terres et ranger de nouveaux habitants dans des boîtes de béton et de métal… Dans le meilleur des cas on laissera trois arbres au milieu et un petit carré de potager pour avoir l’air éco-responsable (ça s’appelle un éco-quartier !). La plupart de ces logements resteront vides. Les politiques argumentent le besoin de logements sociaux, mais ceux-ci n’occupent qu’une proportion bien trop faible de l’ensemble. La grosse machine du profit ne se soucie pas plus des plus précaires d’entre nous que des arbres. Il y a déjà 9000 logements vides dans la ville, ils pourraient décider de les rénover, mais ça engraisserait moins les investisseurs donc ils en font des nouveaux ! (et si on les occupait ces logements vides ?)
Ensuite, comme il faut garer les voitures supplémentaires qui se chargeront de polluer notre air, on va artificialiser les sols avec des parkings. Et puis ces citadins vont devoir consommer, c’est le but, alors le PLUi-HD c’est aussi plus de commerces et de grandes surfaces qui vont remplacer nos terres agricoles ! Des tas de tôles qui vendent des tonnes d’aliments. Ils sont souvent produits et transformés à l’autre bout du monde, là où l’on meurt de faim, alors qu’ici on a trop et que la moitié de la production de nourriture se retrouve à l’incinérateur. Doit-on rappeler aussi les tonnes de CO2 émises par la transformation et la livraison de ces produits ?
Et enfin, pour pouvoir consommer tout ça il faut aller « gagner sa vie », s’épuiser, pour des jobs qui manquent de sens, dans de grands espaces économiques qui eux-aussi viennent remplacer nos terres naturelles et nourricières. Deux exemples en cours : l’Ecopôle Valmy ce sont 12 hectares et l’Ecoparc Dijon-Bourgogne, 185 hectares de surfaces cultivées et de friches, sacrifiées au capitalisme.
C’est mort !
Nous ne voulons pas prendre la trajectoire que nous demande de suivre Dijon Nécropole !
Car pour couronner le tout, celles et ceux qui tiennent tant à gouverner voudraient nous vendre leur projet d’autonomie alimentaire pour 2030, nous assurer que la situation est sous contrôle et la sécurité alimentaire assurée. Mais on fait comment pour se nourrir localement, avec quelques champs de moutarde et de cassis, si les autres espaces cultivables sont détruits l’un après l’autre ? Qui assure vraiment notre sécurité alimentaire et celle de nos enfants ?
On pourrait aussi leur demander leur définition de l’écologie ? Un truc vendeur, en somme. Une belle arnaque pour électeurs ! L’écologie et l’urbanisme capitaliste, c’est revêtir un costard vert pour nous parler de sept arbres plantés et ça fera joli si on ajoute une cravate rose pour parler politique sociale.
Nous avons toutes les raisons du monde de nous révolter, de refuser d’attendre passivement le désastre.
Ne laissons pas nos villes et nos vies nous échapper ! Pas question d’être des agent-e-s au service d’une trajectoire grotesque, mégalo, dangereuse. Refusons d’être les pantins d’une croissance économique qui hypothèque l’avenir du vivant !
Nous devons conquérir une véritable autonomie alimentaire et sociale ! Reprenons le contrôle ! Reprenons en main nos terres, nos vies ! Bloquons les projets inutiles ! Occupons ces terres et prenons-en soin ! Prenons soin de nous ! C’est nous toutes et tous qui déciderons de notre avenir, pas les quelconques élu-e-s de cette pseudo-démocratie.